RÉSEAU HIVER 2005 / Magazine de l'Université du Québec
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UNE REFORMULATION DE NOTRE IDENTITÉ CULTURELLE

MASSOUD FARZANEH

Professeur au Département des sciences appliquées de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC); directeur du Centre international de recherche sur le givrage atmosphérique et l'ingénierie des réseaux électriques (CenGivre); titulaire de deux chaires de recherche CIGELE (Chaire industrielle CRSNG / Hydro-Québec / UQAC sur le givrage atmosphérique des équipements des réseaux électriques) et INGIVRE (Chaire de recherche du Canada en ingénierie du givrage des réseaux électriques)

Comme scientifique, je trouve que notre société a bien su mettre l'accent sur l'éducation et la recherche en général, ce qui nous conduit vers une économie du savoir. Mais la compétition reste forte. Pour assurer notre avenir, je crois que nous devons continuer à investir en recherche et développement et former une main-d'oeuvre qualifiée.

Comme citoyen et père de famille, ma confiance se mêle à certaines craintes face à l'évolution du monde. Par exemple, le contexte de globalisation incite à renouer avec certains aspects de notre culture pour éviter une dilution dans l'océan international.

Il fait bon vivre au Québec, dans une société de plus en plus multiculturelle, relativement libre, et qui offre une belle qualité de vie. Mais c'est une situation fragile. La montée du terrorisme, qui est peut-être un résultat de l'oppression des pays riches sur les pays pauvres, crée une certaine paranoïa envers les gens d'origine étrangère. Cela peut mener à une augmentation de la xénophobie et à la diminution des libertés fondamentales pour tous. On se fie à l'immigration pour contrecarrer la dénatalité ici, mais on ne s'inquiète pas de savoir jusqu'à quel point nos politiques d'immigration vident les pays pauvres de leurs cerveaux.

« Au Québec, on se fie à l'immigration pour contrecarrer la dénatalité, mais on ne s'inquiète pas de savoir jusqu'à quel point nos politiques d'immigration vident les pays pauvres de leurs cerveaux. »

Nous devons aussi diversifier notre économie régionale pour éviter la dépendance aux multinationales et nous dégager politiquement des États-Unis. Nous n'avons pas d'autre choix que d'accepter certaines régulations, comme pour le bois d'oeuvre.

Enfin, nous devons absolument faire preuve d'intelligence pour trouver un équilibre entre consommation et production. Produire pour faire consommer n'a pas de fin utile, il faut produire pour répondre à des besoins.